Présentation de bilan du secteur PVVIH du CCM-Haïti
Le sous-secteur PVVIH du Comité de Coordination Multisectorielle (CCM-HAITI) a présenté, le vendredi 29 novembre 2024, son bilan annuel au grand public. Déroulée au local de la FEDAP+, à Turgeau, cette activité a réuni, en présentiel et en ligne, près dune cinquantaine de PVVIH, dont le plus grand nombre, proviennent de plusieurs structures luttant contre le virus de l’immunodéficience humaine. Elle participait d’exposer les différentes activités menées par ce sous-secteur. Aussi d’évaluer son niveau d’implication et d’engagement dans les questions relatives aux trois maladies (VIH, tuberculose et malaria).
A la genèse de l’activité, le représentant de ce sous-secteur, Johny Lafleur, communément appelé Ziane, dans ses propos circonstanciels, a faire ressortir l’importance de cette initiative, tout en sollicitant l’attention soutenue des participants afin de mieux cerner les différentes présentations de la journée.
Que reflète le tableau ?
« Les PVVIH, tout comme les autres catégories sociales, sont frappés de plein fouet par la montée exorbitante des violences orchestrées par les groupes armés. Certains d’entre eux, sont en déplacement forcé. Pour sauver leur peau, les PVVIH ont dû fuir leur demeure. Pour les aider, plusieurs dortoirs ont été mises à leur disposition », a déclaré Johny.
« La durée du logement est de 45 jours, renouvelable si les conditions ne sont pas réunies pour laisser l’espace. Au début, on les offrait seulement le logement. Maintenant, ils bénéficient d’autres supports psychosociaux », a-t-il continué.
Également président de l’Association des Jeunes Contre la Discrimination et la Stigmatisation (AJCDS), Johny a fait savoir que l’insécurité a un impact significatif sur les différentes activités qui devraient être réalisées par le secteur au profit des PVVIH. Il espère qu’avec les fonds d’urgence qui seront alloués à cette branche du CCM, d’autres dortoirs seront loués afin de permettre aux survivants d’avoir un toit.
Comprendre le CCM, un atout pour les PVVIH
Frantzy Napoléon, dans son costume d’intervenant, a présenté le CCM, à travers son rôle, sa mission, ses organes constitutifs, les droits et devoirs de chaque membre, entre autres.
« Le CCM est créé dans le cadre des directives du Fonds Mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme. Il constitue la structure idéale de coordination et d’intégration devant permettre d’impliquer tous les secteurs concernés par la prévention et la prise en charge des trois maladies, » a-t-il fait savoir.
Et de poursuivre : « le CCM-Haïti a pour fonctions principales :d’élaborer des demandes de financement du Fonds Mondial ; de désigner, suivant une procédure transparente, des récipiendaires principaux et des sous-récipiendaires , chargés de la mise en œuvre des subventions du Fonds Mondial ; d’assurer le suivi stratégique de la mise en œuvre des programmes par les récipiendaires principaux et d’examiner périodiquement les programmes financées par le Fonds Mondial et de préparer à mi-parcours des demandes de reconduction des financements. »
Selon les explications fournies par ce dernier, le CCM-Haïti a pour mission principale de fixer et de déterminer les orientations spécifiques relatives à l’utilisation des ressources mises à la disposition d’Haïti par le Fonds Mondial dans le cadre des pathologies suscitées relatives aux stratégies et politiques nationales de santé. Cette structure est composée des représentants du secteur public, des partenaires techniques et financiers et du secteur de la société civile. Les différents membres de ce corpus ont des droits aussi des devoirs.
Cet exposé a fait surgir plusieurs réactions. L’atmosphère était surchauffée. La majorité des PVVIH était émue de découvrir une telle structure. « Le CCM, un nom, un organe qui resonne toujours dans mes tympans, je le résumais à une simple organisation de lutte contre le VIH. Etant PVVIH, pourquoi n’avons-nous pas des informations détaillées relatives à cette structure ? », a lancé une participante.
« Il y a tant de décaissement au nom des PVVIH, et certaines fois, nous ne pouvons même pas répondre à nos besoins primaires. On doit arrêter le traitement », a fait savoir une autre.
Face à cela, d’une voix assez calme, Johny a pris la parole pour faire ressortir l’importance du traitement. « Si vous décidez d’arrêter la prise des ARV, les retombées seront négatives : votre état de santé va s’aggraver et vous mourrez du SIDA. Dans les années précédentes, ce traitement n’était pas accessible aux gens de petites bourses. Il était très couteux. Aujourd’hui, avec le support des différents partenaires, vous le recevez gratuitement. Il faut penser à votre bien être. Oui, il faut qu’on vous donne ce qui vous est destiné mais ne prendre ses médicaments, n’est pas la stratégie idéale pour l’obtenir. Ce n’est pas la solution »
Une intervention appuyée par d’autres participants. La journée a été clôturée par un brainstorming sur l’évaluation des mécanismes d’échange et de communication avec le CCM et apprécier son efficacité y compris les interventions à mettre en œuvre par le sous-secteur pour améliorer son interaction avec le CCM.
Esperancia JEAN NOEL
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