Visite de la Directrice Exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima en Haïti
Une délégation de haut niveau du Programme Commun des Nations-Unies pour le SIDA (ONUSIDA) a rencontré le Forum de la société civile, le samedi 2 novembre 2024. Cette activité s’est déroulée dans l’enceinte de l’Organisation de Développement et de Lutte contre la Pauvreté (ODELPA), à Delmas. Conduite par la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Madame Winnie Byanyima, cette délégation avait pour objectifs : de discuter avec les leaders des différentes organisations, composants le forum autour de la réalité du VIH/SIDA par rapport à la montée exorbitante de l’insécurité qui sévit dans le pays ces derniers jours ; de découvrir les travaux effectués par ces dites organisations et de promouvoir les communautés et les personnes qu’elles représentent.
Aussi de fortifier l’appui de l’ONUSIDA aux différentes personnes vivantes avec le virus de l’Immunodéficience Humaine (PVVIH), tout en combattant la stigmatisation et la discrimination perpétrées à l’égard de ces derniers et des populations clés.
Au cours de cette rencontre, les représentants des organisations ont présenté brièvement leur structure. Ils ont mis un accent pointu sur leur mission et leur zone d’intervention. Originaire d’Afrique, madame Byanyima , n’a pas raté l’occasion pour exprimer son contentement d’avoir foulé le sol de la première république noire du monde. Un rêve que la libanaise a tant caressé. « Quand j’ai atterri ce matin, j’étais très émue par mon arrivée sur la terre d’Haïti. Je pensais qu’on nous aurait permis de descendre par la petite échelle qui relie l’avion au sol. Je voulais poser un geste, que peut-être d’autres le qualifieront de fou. J’ai eu envie de m’agenouiller et d’embrasser le sol d’Haïti. Malheureusement je n’ai pas eu l’opportunité de toucher le sol de mes mains, mais croyez-moi, mon émotion n’en est pas moins grande. J’ai effectué tout le trajet depuis l’aéroport, les yeux collés à la fenêtre. J’avais envie de pleurer, mais pleurer de joie, parce que j’ai vu que tout le monde de ce pays se ressemble. Nous sommes une seule et même race », a-t-elle exclamé.
« Vous savez que nous travaillons dans plus de 80 pays, mais la communauté Haïtienne, dans son ensemble exceptionnel de travail, de résilience en dépit des circonstances difficiles que le pays traverse et que nous connaissons tous », continua-t-elle pour féliciter la façon de la société civile s’organise.
Après avoir prononcé son discours, la secrétaire générale adjointe des Nations Unies a soulevé des interrogations dans l’objectif d’avoir une idée sur les maux quotidiens des secteurs de la vie nationale. Prenant la parole au nom des PVVIH, madame Malia Jean, présidente de l’association des femmes haïtiennes infectées et affectées par le VIH (AFHIAVIH), a fait ressortir les préoccupations de ces pairs si l’international arrive à ne plus financer les programmes relatifs au VIH. Quel serait leur avenir dans un pays sans ARV ?
De son côté, Dominique Saint-vil, un homme trans, a exposé la situation de la communauté LGBTQIA+. Une franche de la société qui est toujours sous le poids de l’exclusion, de la discrimination et de la stigmatisation. Louise Augusta Moise, coordonnatrice générale de la Solidarité des Femmes pour une Nouvelle Emergence (SOFENOE), pour sa part, a félicité le soutient de l’ONUSIDA à la population haïtienne et suggère à Madame Byanyima, d’être la voix du forum sur la table de discussion des Nations-Unies.
Pour exprimer leur gratitude face à ce déplacement, le président du forum de la société civile, Dr Fritz Moise a remis une plaque d’honneur et de mérite à madame Winnie Byanyima, en reconnaissance de l’accompagnement exceptionnel de l ’ONUSIDA à cette structure dans la lutte contre la propagation du VIH/SIDA, Tuberculose et Malaria et pour son engagement indéfectible pour le respect des droits humains. Malia Jean a offert des sacs-à-main confectionnés par les membres de son organisation.
Cette rencontre fructueuse s’est clôturée sous les charmes d’une chorégraphie folklorique du groupe Marasarak. Le son des tambours et les notes vocales du chanteur de ce groupe, Yonel Charles, ont fait retentir les vibrations de la culture haïtienne.
Esperancia Jean Noel
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